Dans l’ovale monumental d’onyx qui servait de décor au défilé Saint Laurent automne-hiver 2025-2026, la lumière caressait les silhouettes sans jamais les dominer. L’espace, à la fois brut et précieux, s’accordait avec l’exclusivité du moment : un lieu confidentiel, une liste d’invité-e-s trié-e-s sur le volet, dont Kate Moss et Carla Bruni bras dessus bras dessous, et une atmosphère feutrée où chacun semblait avoir un rôle à jouer.
La silhouette Saint Laurent à son apogée
Le ton était donné : pour l’hiver prochain, le directeur artistique de la maison Saint Laurent invitait à retourner à l’essence du vêtement. Sans concession. Dès les premiers passages, Anthony Vaccarello rappelait que l’élégance — et plus précisément celle de la femme moderne — ne tient qu’à la précision du tailoring et au tombé des étoffes. Les jupes en denim stone wash, volontairement amples, jouxtaient ainsi des blousons en cuir dont la coupe ajustée structurait efficacement la silhouette tandis que les tailleurs, débarrassés de toute rigidité excessive, trouvaient un équilibre entre fluidité et rigueur.
Si la ligne était stricte, les textures, elles, insufflaient une dimension plus sensorielle, Anthony Vaccarello s’est appliqué à travailler les contrastes. La guipure se mêlait aux tissus stretch, les étoffes couture affichaient un aspect volontairement usé, tandis que les imprimés animaliers et floraux historiques de la maison semblaient se figer sous une fine pellicule translucide. Une approche technique remarquable qui donnait une profondeur inédite à certaines de ses matières faussement simplice. Quant aux teintes, tantôt pop et électriques, tantôt sobres et ultra-chic, elles esquissaient une palette chromatique franche qui ne craignait ni le clin d’œil seventies, ni la sagesse de l’intemporelle.