Que peuvent bien penser les designers, lorsqu’iels assistent aux défilés de leurs confrères et consœurs ? Leur œil est-il impitoyable, à la recherche de ce qu’iels auraient fait différemment ? Chez Rabanne, deux Nicolas, Di Felice et Ghesquière, étaient installés au premier rang pour découvrir le travail de Julien Dossena, le jeudi 6 mars. Le créateur a rencontré le premier, actuel directeur artistique de Courrèges, sur les bancs de l'université, à l'école de la Cambre. Le second, à la tête de Louis Vuitton, a été son mentor chez Balenciaga.

Alors évidemment, le regard des deux hommes n’avait rien de sévère, pendant qu’ils admiraient la collection. Au contraire, c’est avec bienveillance qu’ils ont accompagné le défilé, en bons copains venus soutenir leur ami en poste depuis 2013.

Un dialogue harmonieux

Sous leur regard, Julien Dossena a proposé ce qu’il sait faire de mieux. Une relecture moderne des codes de la griffe fondée en 1966. Avec, toujours, les robes rutilantes cousues de disques de métal, les uniformes d’héroïnes futuristes et les imprimés singuliers.

La nouveauté, pour l’automne-hiver 2025-2026, c’est l'introduction d'un vestiaire pour messieurs. Il y a quelques années déjà, la griffe avait proposé quelques silhouettes lors du défilé printemps-été 2020. Fleurs, costumes argentés et cottes de maille habillaient ces 10 looks exigeants.

Cette fois, la proposition de Julien Dossena paraît plus portable, plus adaptée au quotidien d'un homme contemporain. Comme dans un roman de Mikhaïl Boulgakov, où chaque chapitre commence avec la dernière phrase de celui qui précède, les passages masculins et féminins se répondaient dans un dialogue élégant et harmonieux.

Une boucle de ceinture utilisée pour cintrer un manteau, l’imprimé d’un pull transposé sur un costume, une robe en fourrure devenue manteau… Une mode précieuse et moderne, pop et portable, déjà adoptée par les rappeurs Sneazzy et Damso, installés au premier rang, à l'instar des actrices Marina Foïs et Marie Colomb, ainsi que des chanteuses Louane et Adèle Castillon.