Sur chaque siège, une édition du Moon News, gazette éditée à l’occasion de son défilé, ainsi qu'une pièce dorée frappée d’un croissant de lune côté pile et du profil de Marine Serre côté face, attendaient les invité-e-s. Une attention en adéquation avec le lieu où se tenait le show : la Monnaie de Paris. En plus d’être l’institution monétaire nationale de la France, le lieu, édifié en 864, accueille souvent des expositions. Et les événements de la Fashion Week, donc.

En l’occurrence, une collection baptisée Heads or Tails (pile ou face en VO), qui marquait le retour de Marine Serre dans le calendrier féminin de la semaine de la mode parisienne. Composée de 47 silhouettes, elle s’ouvrait sur une combinaison aux épaules et aux hanches exacerbées. Confectionnée en cuir embossé, la pièce reprenait le logo de la griffe et annonçait un vestiaire de caractère.

En tout, 47 silhouettes pour homme et femme sur lesquelles se succédaient motifs zébrés, inspirations marine, détails lingerie et jeux de transparence. Dans les cheveux des mannequins, des barrettes dorées et des épingles précieuses, quand un béret recouvert de pièces, comme celui des faluchard-e-s – membres d'une confrérie étudiante – ne recouvrait pas leurs têtes.

De la couture de tous les jours

Au milieu des looks prêt-à-porter, Marine Serre a inséré des créations couture, confectionnées à partir d’anciennes pièces de monnaie, de médailles, de stocks dormants de fourrure et même de bracelets de montre, évocation ironique de l’expression parfaitement capitaliste : "Le temps, c’est de l’argent".

La lauréate du prix LVMH 2017 n’a pas oublié d’évoquer ses thèmes de prédilection : faire preuve d’esprit critique, montrer son engagement, renouveler son affection l'art — ici le cinéma de David Lynch —, militer pour l’écoresponsabilité... Et de rappeler que sa maison, qui célèbre sept années d'existence, reste fièrement indépendante malgré un contexte économique global chahuté.