Un quai de gare baigné d’une lumière tamisée, une salle des pas perdus aux allures de théâtre figé dans le temps : pour cette saison, Louis Vuitton ne fait pas défiler la foule, mais sélectionne scrupuleusement ses passager-ère-s. Emma Stone, Ana de Armas, Léa Seydoux, Jennifer Connelly ou encore la chanteuse Lisa ont ainsi pris place dans cette bulle hors du temps, dans une ambiance feutrée bien loin de l’agitation habituelle de la Cour du Louvre. Un choix stratégique, moins accessible, plus désirable.
Itinéraire d'un luxe nomade
Sur le podium, Nicolas Ghesquière poursuit son exploration d’un vestiaire nomade, à mi-chemin entre modernité et réminiscence d’un passé fantasmé. Les manteaux aux coupes rigoureuses rappellent les longues silhouettes de voyageuses, tandis que les capes et les tailleurs stricts réinterprètent le formalisme du XIXe siècle avec une touche contemporaine. Les matières se plient aux exigences du mouvement : laine épaisse, velours fluide, étoffes techniques qui semblent prêtes à affronter les intempéries du voyage.
Mais le véritable clin d'œil à l’ADN de la maison réside dans la bagagerie. Le mythique sac Keepall se décline dans une toute nouvelle version baptisée L’Express, aux lignes adoucies et aux teintes subtiles. Un hommage direct au train, qui se double d’une collaboration avec le groupe de musique Kraftwerk, dont la pochette de l’album Trans-Europe Express s’invite sur certains modèles. Les compositions de ces artistes allemands, pionniers d’une électro rétrofuturiste, insufflent une énergie mécanique au show qui plus que jamais s’impose comme une expérience inédite dans une semaine de la mode toujours plus convoitée.