Avec Julian Klausner, chez Dries Van Noten, et Haider Ackermann chez Tom Ford, Sarah Burton, chez Givenchy, était la troisième designer à présenter sa collection inaugurale pour la maison à laquelle elle vient d’être nommée, au cours de la fashion week parisienne.

La Britannique, ex-directrice artiste de McQueen, est arrivée à l’automne dernier dans les studios de la griffe. Une marque sortie de l'imagination d’Hubert de Givenchy, en 1952. Cette date était écrite blanc sur noir sur le tout premier look présenté, le vendredi 7 mars 2025. L’inspiration ? Un mannequin Stockman, sur lequel le couturier avait l’habitude de draper ses créations, devenu, sous les doigts de Sarah Burton, une combinaison noire en résille, qui laissait apercevoir des sous-vêtements rétro. 

"Pour aller de l’avant, il faut revenir aux débuts. Pour moi, tout tourne autour de l’atelier. C’est le cœur et l’âme de Givenchy", déclare Sarah Burton en préambule de la note d’intention du défilé automne-hiver 2025-2026.

C’est pour cette raison que la créatrice a choisi le dépouillement majestueux du siège de Givenchy, bâtiment haussmannien sis au 3, avenue George V, dans le VIIIe arrondissement parisien.

C’est aussi pour cette raison que les hommages au fondateur ponctuent la collection. Discrets, dans les coupes 50´s, l’usage de la dentelle chantilly, les encolures froncées qui remontent dans le cou, les chemises blanches transformées en robes…

Une femme moderne

Et puis c'est au tour des blazers, des tailleurs en tissu à chevron et des cabans en drap de laine d’apparaître. Des pièces historiquement réservées aux hommes, que Sarah Burton a cintré à la taille, orné de découpes sur les hanches quand elle n’a pas creusé de grands décolletés dans le dos de ses vestes de smoking.

"Je veux répondre à tous les besoins des femmes modernes. La force, la vulnérabilité, l’intelligence émotionnelle, le fait de se sentir puissante ou très sexy", explique l'Anglaise.

Le "female gaze", comme le qualifie le communiqué de presse envoyé après le show, de l’une des rares femmes à la tête d’une grande maison.

C’est vrai que sa vision pour l’automne-hiver 2025-2026 est séduisante, avec ses tutus transparents, ses robes asymétriques rose pâle, ses jupes drapées... Et que dire des tops parés de pierres, forcément précieuses, mi-plastron, mi-bijou, qui devraient se tailler une place de choix sur les prochains tapis rouges ?

En fait, la nouvelle femme Givenchy ne s’excuse pas d’exister. Elle assume ses tenues, sa taille étranglée par une ceinture corset autant que ses gants en cuir qui remontent jusqu’aux épaules, elle prend de la place avec ses jupons XXL et ses longues traînes. Veuillez la laisser passer.