Un défilé de capes et de corsets brodés. De robes au rouge cramoisi et de vestes aux coupes aiguisées. Le tout dans l’ombre de l’esthétique vibrante d’Alexander McQueen, celle qui fait flirter la subversion avec l’opulence. Présentée à la Galerie de Géologie et de Minéralogie, la nouvelle collection de Seán McGirr pour la maison britannique a plongé les happy few de la mode dans un univers résolument gothique, dans lequel les références victoriennes côtoient, tout en contraste, un esprit rebelle contemporain.

Entre passé et présent

Raffinées et brutes, austères et flamboyantes, les silhouettes au savoir-faire artisanal prodigieux mêlent pièces en cuir bijouté, robes en dentelle noire et pardessus brodés d’or, réinventant la figure du dandy sur une partition vestimentaire à la féminité plurielle. Mais loin de se limiter au noir, la collection s’embrase sur des teintes hallucinatoires, qui enivrent des robes à volants somptueuses et des blousons en fausse fourrure volumineux.

Une élégance riche et transgressive en somme, qui s’offre également une dimension mystérieuse avec les masques incrustés de cristaux réalisés en collaboration avec Freddy Coomes et Matt Empringham, ou encore les chapeaux sculpturaux de Philip Treacy qui rappellent la grandeur du XIXe siècle. Revival des années 2010 oblige, les imprimés tête de mort emblématiques de la maison sont distillés çà et là sur des foulards et des blouses, tandis que des bottines pointues et des sacs à main ovoïdes viennent raviver l’audace rock chère à McQueen.

En jouant sur les contrastes entre passé et présent, Seán McGirr signe finalement une collection à l’esthétique radicale, qui célèbre une féminité frondeuse et déterminée. Une féminité de son temps.