Paris, le mardi 4 mars 2025. Un peu avant Maitrepierre et Alaïa, le tandem aux commandes d'Alainpaul distillait son idée de la garde-robe idéale pour l'hiver à venir. C'est sur la scène du Théâtre du Châtelet qu'elle a été dévoilée, un choix plutôt sensé puisque Alain Paul, moitié créative qui a donné son nom au label, est un ancien danseur dont le passif artistique est toujours une source d'inspiration.
Agilité, fatigue, repos
Le premier look compilait un petit manteau boutonné jusqu'au col, enfilé sur une robe en tissu froncé et des souliers vernis couverts d'un semblant de guêtres. Est-ce la silhouette d'un-e artiste qui vient de quitter son studio de danse après l'effort ?
Sur d'autres mannequins, un cardigan est mal boutonné tandis qu'une seule manche d'un pull en grosses mailles est passée sur un caban. Une superposition dont l'absurdité suggère la sensation d'intense éreintement ressentie après une journée de répétition. Si vous la cherchez, c'est dans les vestiaires d'une MJC ou d'un conservatoire que vous trouverez la muse du défilé Alainpaul automne-hiver 2025-2026.
En réalité, la collection décortiquait la rapidité avec laquelle les performeur-euse-s quittent leur tenue de scène une fois qu'iels regagnent les coulisses. Ce court instant au cours duquel l'artiste abandonne son rôle pour retrouver sa vie réelle a été retranscrit par de savants layerings, des matières immobiles ou bondissantes. L'effet recherché ? "Rendre hommage à la fatigue et à la résilience inhérentes à la carrière d'un-e artiste." C'est réussi.