Les signes physiques que votre taux cortisol est trop élevé

En effet, lors d'une situation de stress, l’hypophyse - une glande située dans notre cerveau - envoie un signal aux glandes surrénales, elles-mêmes situées au niveau des reins, pour les inciter à sécréter et à délivrer du cortisol dans notre organisme. Cette hormone de la famille des stéroïdes a toujours été d'une grande aide pour l'Homme au cours de son évolution, puisqu'elle permet à ce dernier de réagir dans des situations extrêmes impliquant sa survie. Exemple concret : vous croisez la route d'un homme le soir dans une ruelle sombre et celui-ci s'approche de vous. Votre rythme cardiaque s'accélère, tous vos sens se mettent en alerte, vous prenez la fuite.

D'où son surnom d'"hormone du stress". Problème : notre mode de vie moderne, bien souvent déclencheur d'un stress devenu persistant pour certain.es, implique désormais une libération de cette hormone même dans des situations qui ne nous menacent pas directement de mort. 

Et si elle peut être notre meilleure alliée, car quoi qu'il arrive, nous avons tous.tes besoin de cortisol pour adapter notre réponse au stress, c'est aussi notre pire ennemie lorsqu'elle est libérée en trop grande quantité. "Elle nous permet de mobiliser notre énergie lors d'un stress intense et ponctuel, mais sa présence en excès sur le long terme épuise petit à petit l'organisme", prévient David Guenard, responsable formation Solgar.

Voici plusieurs signes qui peuvent nous alerter lorsque notre de taux de cortisol grimpe en flèche.

Cortisol élevé : les principaux symptômes à surveiller

• Un sommeil perturbé : l'endormissement peut s'avérer compliqué et les réveils nocturnes sont fréquents. Lorsqu'il fonctionne correctement, notre corps maintient un niveau de base de cortisol qui varie au cours de la journée. Il augmente au réveil et diminue au moment de tomber dans les bras de Morphée.

• Une sensation de fatigue persistante : même si l'on fait une nuit complète, un syndrome de fatigue chronique s'installe. Il se traduit par une difficulté à sortir du lit le matin et un manque d'énergie global tout au long de la journée. Un épuisement pouvant entraîner une irritabilité et une anxiété.
  
  
• Une prise de poids localisée au niveau de la sangle abdominale : un taux de cortisol élevé épuise littéralement nos réserves d'énergie. L'organisme cherche à compenser cette perte en consommant du sucre, libérant au passage de la sérotonine, considérée comme l'hormone du plaisir. Un cercle vicieux s'installe, fait de fringales, de grignotages et autres excès de consommation de comfort food en tout genre. L'impact sur notre glycémie (taux de sucre dans le sang, ndlr) est important et peut entraîner à terme l'apparition d'une résistance à l'insuline. 
  
  
• Un organisme fragilisé : l'excès de cortisol a une incidence sur le système immunitaire qui a tendance à s'affaiblir. Il inhibe également la production de cytokines, des molécules qui permettent de réduire l'inflammation et accélère le processus de guérison. Notre corps devient plus sensible aux infections, on tombe plus facilement et fréquemment malade, la guérison est ralentie et on met aussi plus de temps à cicatriser en cas de blessure. 
  
  
• Des douleurs musculaires : elles sont principalement localisées au niveau du dos, des cervicales, de la tête ou encore des épaules, des zones fortement sujettes aux tensions en cas de stress intense.

Aussi, les personnes qui développent des quantités excessives de cortisol peuvent présenter un ensemble de symptômes connus sous le nom de syndrome de Cushing. Ce dernier "résulte généralement de la prise de corticoïdes pour traiter une affection médicale ou d’une tumeur dans l’hypophyse ou les surrénales, qui provoque une production excessive de corticoïdes par les surrénales", précise MSD Manuel. D'autres symptômes que ceux énumérés précédemment sont caractéristiques de ce syndrome, comme une accumulation de graisse au niveau du torse, une hypertension artérielle, un visage lunaire (dit "bouffi"), un affinement de la peau, une perturbation du cycle menstruel et un excès de testostérone qui se traduit par l'apparition d'une pilosité excessive. 

Comment diagnostiquer un excès de cortisol ?

Attention, si l'on présente un ou plusieurs des symptômes cités plus haut, cela n'indique pas nécessairement que notre taux de cortisol est trop élevé. En effet, de nombreux médecins tiennent à mettre en garde contre la "tendance" qui règne autour du cortisol, notamment sur les réseaux sociaux où l'engouement pour cette hormone est en forte hausse.  

"Ce sujet est extrêmement complexe, plein de nuances", pointe le Dr Paulo Miranda, médecin et président de la Société brésilienne d'endocrinologie et de métabologie, sur BBC.com. Selon le Dr Alexandre Hohl, professeur d'endocrinologie et de métabologie à l'Université Fédérale de Santa Catarina (UFSC), le principal signe d'alerte doit être la combinaison et la persistance des symptômes, même en cas de changement d'hygiène de vie. 

Seul un.e endocrinologue est qualifié.e pour poser un diagnostic et déterminer si un taux de cortisol est effectivement trop élevé. Car si de nombreux tests existent pour le doser (prise de sang, tests salivaire et urinaire), les interprétations des résultats s'avèrent complexes. Ce n'est donc pas simplement en lisant cet article ou regardé la vidéo d'un.e créateur.trice de contenus sur TikTok que l'on peut déterminer si l'on présente effectivement un excès de cette hormone du stress. En cas de doute, mieux vaut consulter un.e médecin généraliste.