C’est un grand pas en avant dans le monde du football féminin.
La Fédération internationale de football (FIFA) a annoncé, samedi 1er juin 2024, qu’elle va désormais permettre aux mères non biologiques et aux entraîneures de bénéficier des droits du congé maternité lancé en 2021, avance l’AFP, repris par L’Équipe.
Un congé maternité de 14 semaines depuis 2021
Il y a trois ans, l’organisme international a encadré pour la première fois la maternité dans le football féminin. Les 211 fédérations se sont vues "obligées" de mettre en place un congé maternité d’au moins quatorze semaines pour toutes les joueuses enceintes.
Cette mesure s’accompagne aussi d’une sécurité financière avec un versement d’un salaire correspondant à deux tiers de la rémunération versée en temps normal.
Depuis le 1er juin 2024, ces deux directives sont étendues aux familles homoparentales en permettant aux entraîneures et joueuses "autres que la mère biologique" d'en bénéficier. Elles auront quant à elles le droit à huit semaines de congé maternité après une naissance.
Instauration d’un "congé d’adoption" et discussion autour des règles douloureuses
La FIFA a également tranché concernant les cas d’adoption. Un "congé d’adoption" est désormais possible pour une durée de huit semaines si l’enfant adopté a moins de deux ans. Celle-ci passe à deux semaines s’il a entre deux et quatre ans.
Une mesure supplémentaire annoncée par la FIFA doit permettre aux footballeuses d’avoir "plus de contacts avec leur famille lorsqu’elles sont auprès de leur équipe nationale".
L’instance s’est aussi penchée sur les "cas de règles douloureuses ou de complications liées à la grossesse". Dans ces cas précis, les sportives professionnelles auront la possibilité de ne pas se présenter sur les terrains de football pour les entraînements et les matchs, avec un maintien de salaire.
Sarai Bareman, directrice du football féminin à la FIFA, salue cette décision : "Lorsque vous pratiquez un sport pour gagner votre vie dans un environnement professionnel, on doit tenir compte du fait que le cycle menstruel peut également avoir un impact sur votre capacité à honorer vos obligations."
Pour remplacer une joueuse absente, son club pourra faire appel à une remplaçante en dehors du calendrier habituel.
Vers une meilleure prise en charge des athlètes-mères
Jill Ellis, sélectionneuse de l’équipe de football féminin des États-Unis de 2014 à 2019, a eu une fille avec sa compagne tout en poursuivant sa carrière professionnelle. Elle salué la décision la FIFA par voie de communiqué : "Une carrière dans le football ne devrait pas être incompatible avec le fait d’être mère ou d’élever un enfant. Si on ne m’avait pas aider, je n’aurais pas pu le faire tout en poursuivant ma carrière".
Cette annonce intervient quelques semaines après celle d'une autre mesure défendue par l'association française Foot Unis. Le 1er mars 2024, les présidents des clubs de D1 et D2 ont approuvé un accord permettant aux footballeuses enceintes de percevoir un maintien de salaire de 90 jours sans condition d'ancienneté.
Début 2023, la joueuse islandaise de l'Olympique lyonnais, Sara Bjork Gunnarsdottir, a révélé que son club ne lui a pas versé tout son salaire lorsqu'elle était enceinte, en 2021. Le tribunal de la FIFA a condamné le club à lui payer 82 094 euros d'indemnités.