Le Festival de Cannes, le red carpet des Oscars et même la semaine de la haute couture n'ont rien à lui envier. Le Met Gala est sans conteste le plus glamour des événements mondains. Chaque premier lundi du mois de mai, il voit défiler mannequins, acteur-rice-s, sportif-ve-s, icônes et stars de la chanson paré-e-s de splendides toilettes. Si bien que depuis quelques années, l'arrivée des célébrités sur le tapis rouge du Met Ball est retransmise en direct sur la chaîne YouTube du magazine Vogue, ce qui permet au public international d'observer cette parade de people au haut potentiel viral.
Mais derrière les paillettes se cache une soirée riche d'histoire.
Un banquet de bienfaisance
Le Met Gala voit le jour en 1948, à l'initiative d'Eleanor Lambert. Un nom familier des esthètes, car cette dernière a posé les fondations de la fashion week new-yorkaise. Mais retour à l'année 1948. L'ambition de la publiciste américaine est à l'époque de lever des fonds pour soutenir le Costume Institute, département consacré à la mode au sein du Metropolitan Museum of Art.
Au départ, celui qui est baptisé le Costume Institute Gala n'est qu'un dîner réservé à l'élite locale. Mais un premier tournant majeur s'opère en 1972, grâce à une autre figure féminine mythique de l'industrie du luxe, la journaliste Diana Vreeland. Sous son égide, la soirée, qui comprend un cocktail et un dîner privé, s'ouvre au gratin de la pop culture. Bianca Jagger, Diana Ross, la diva Cher ou encore David Bowie et Iman intègrent ce banquet sélect et s'y présentent dans des tenues flamboyantes.
Chaque édition du Met Gala impose un thème vestimentaire en lien avec l'exposition annuelle du Costume Institute. Ainsi, en 1973, la rétrospective Le monde de Balenciaga influençait la tenue du soir des convives. En 1983, l'hommage aux 25 ans de carrière du couturier Yves Saint Laurent, retracés dans les couloirs du musée américain, donnait également lieu à une célébration vestimentaire en règle.
Le Met Gala à l'ère Anna Wintour
Cette tradition, la rédactrice en chef du Vogue américain Anna Wintour la perpétue depuis qu'elle a pris les commandes de l'événement, en 1995. Avec elle, le Met Gala s'est transformé en un rendez-vous incontournable, réputé pour sa prestigieuse liste d'invité-e-s en phase avec les dernières tendances culturelles et médiatiques.
En 1999, Lil' Kim écrit l'histoire en tant que première artiste rap à être conviée au Met. En 2015, aux prémices du phénomène de l'influence, c'est la blogueuse Chiara Ferragni qui devient la première créatrice de contenus conviée à la soirée.
En réalité, les happy few jouent leur crédibilité sur ce tapis rouge scruté par le monde entier. S'y sont succédé Lady Diana, Gwyneth Paltrow, Rihanna, Bad Bunny, Blake Lively, Zendaya et Aya Nakamura pour ne citer qu'elles.
Au cours du dîner, les guest sont répartis par tablées et les téléphones sont proscrits. Une disposition favorable à l'échange et la confidentialité. Pourtant, à l'ère du numérique, une nouvelle tradition s'est imposée : celles des selfies pris aux toilettes, que les stars s'autorisent à faire fuiter sur les réseaux sociaux. Ce lieu de camaraderie insoupçonné a donné naissance à plusieurs images devenues cultes.
Mais si le Met Gala est désormais hyper populaire, il n'en reste pas moins fidèle à son essence élitiste. Chaque année, les convives déboursent des milliers — jusqu'à 350 000 dollars pour une table de dix personnes— pour soutenir la mode et s'assurer d'être dans ses petits papiers.