Plus on enchaîne les régimes restrictifs, plus on reprend du poids. Cela peut paraître contradictoire, mais c’est pourtant très souvent le cas.
C’est le fameux effet yoyo : l’enchaînement de cycles de perte de poids par le biais d’une diète, suivi par une reprise de masse, qui parfois ramène au point de départ, voire à un poids supérieur. Une prise de poids qui mène alors à un énième régime, qui perpétuera à nouveau le cycle.
Corinne Chicheportiche-Ayache, est médecin nutritionniste. Elle nous explique tout ce qu'il se passe dans notre corps quand on est victime de cet effet.
Une restriction qui met la psyché à rude épreuve
L'effet yoyo touche quasiment la totalité des personnes qui suivent des régimes minceur : “souvent, après deux ans, dans 80-85% des cas, il y a une reprise du poids quasi totale, voire plus importante”, confirme la médecin.
L’origine de cette reprise de poids est double, explique-t-elle. D’un côté, elle est physiologique : “il y a un mécanisme de ‘mémorisation’ des cellules adipeuses, c’est-à-dire les cellules du gras” précise la Dre Chicheportiche-Ayache. Cela signifie que, dans votre organisme, les cellules du gras sont “programmées” pour toujours revenir vers un certain poids. Après un régime, “elles vont tout mettre en œuvre pour rattraper ce qu’elles ont perdu”, détaille-t-elle.
Or, ce poids de référence, qui est le poids par défaut pour les cellules adipeuses, est déterminé par la génétique. Ainsi, tout le monde a un poids de forme différent, plus ou moins élevé selon les prédispositions familiales.
Mais un facteur psychologique entre également en jeu : “au bout d'un moment, la frustration, l'isolement social, le sentiment de difficulté, la culpabilité qui peuvent accompagner toutes ces démarches de perte de poids, posent une difficulté”, décrit la spécialiste. Celle-ci mène souvent à des "craquages" qui engendrent une reprise de poids.
“Et c'est d'autant plus vrai quand les régimes ont été, restrictifs, comme les régimes hyperprotéinés, keto, ou monodiète”, met en garde le Dr. Chicheportiche-Ayache.
Un effet nocif pour la santé
Et les conséquences sur la santé sont importantes. Avec l’effet yoyo, il y a des “complications d'isolement social, de dépression, d'épuisement, de fatigue, et vraiment de grandes tristesses”, poursuit-elle.
L’organisme est par ailleurs fragilisé par l’effet yoyo, puisque l’enchaînement perte puis reprise de poids a tendance à s’intensifier avec le nombre de régimes. Plus on fait des régimes, plus le poids repris est important. “On voit ce qu'on appelle une courbe ascendante en yoyo, c'est-à-dire que [le poids] baisse de trois kilos, et remonte de cinq”, explique la nutritionniste.
Cette dernière décrit une dynamique qui peut être particulièrement nocive à long terme : “on voit des patients, qui, sur 15 ou 20 ans au total, vont finir par prendre une dizaine, une quinzaine, voire une vingtaine de kilos avec ces mécanismes-là".
Or, cette prise de poids finale endommage à long terme le système cardiovasculaire, elle favorise l'apparition du mauvais cholestérol, de diabète ou encore d'une hypertension artérielle. Tous ces symptômes augmentent, à long terme, le risque de maladies cardiovasculaire comme les AVC ou les infarctus, alerte la Dre Chicheportiche-Ayache.
Comment sortir de l’effet yoyo
Puisque ses conséquences sur l’organisme sont délétères, comment peut-on éviter l’effet yoyo si une perte de poids est indispensable pour votre santé ?
Corinne Chicheportiche-Ayache recommande d’abord d’adopter une alimentation équilibrée et diversifiée, reposant sur des produits de bonne qualité. “En termes de santé cardiovasculaire, le régime méditerranéen est celui qui a montré le plus de résultat”, précise-t-elle.
Cette dernière conseille également d’adopter des habitudes de vies saines, en augmentant, par exemple, son activité physique pour réduire progressivement son poids si besoin. Mais l’important, souligne la nutritionniste, c'est “arrêter de vouloir contrer la nature et accepter sa morphologie de départ et les variations physiologiques qui viennent avec les étapes de la vie”.
Une perte de poids n’a pas besoin d’être importante pour voir des effets positifs sur la santé, rappelle-t-elle : “perdre 5 à 10% de sa masse” peut déjà être très bénéfique. “On ne le verra pas forcément tout de suite physiquement. Notre travail, c'est d'expliquer qu'il faut accepter une perte de poids moins importante que ce qu'on peut avoir dans la tête”, conclut-elle.
- Votre magazine en version numérique en avant-première (+ les anciens numéros)
- Tous les contenus du site en illimité
- Une lecture zen avec publicité réduite
- La newsletter spéciale abonnées qui vous fera part :
- Des jeux-concours exclusifs
- De nos codes promos exclusifs
- Des invitations aux événements Marie Claire
VOTRE PACK BEAUTÉ & BIEN-ÊTRE
- 10 € de réduction sur la Box Beauté Marie Claire du moment
- 3 mois gratuits sur Le Tigre : Yoga, pilates, relaxation ... sans modération !