Balle anti-stress et "squishies" : malaxer des jouets peut-il vraiment soulager notre anxiété ?

En mousse, en silicone, remplis de petites billes ou de liquide... Ces jouets "anti-stress" à emporter partout ont particulièrement la cote chez les anxieux.

Marie, 27 ans, en a "plein son sac à main". "J’en utilise depuis mon burn out, l’année dernière. C’est ma psy qui m’en a parlé comme d’une aide en plus. Ça me soulage pas mal en cas de montée de stress ou de rumination, pour me changer les idées et rediriger mon attention vers autre chose que mes pensées. Je les place au creux de ma paume et je fais des mouvements de main, en pression pour faire bouger la matière", confie-t-elle. 

Cette méthode salvatrice aurait même un nom : la malaxothérapie. Entre la réflexologie palmaire et le massage, cette pratique trouverait sa place dans la famille des techniques bien être (même si elle n’a pas encore été étudiée par la science). 

"La spécificité de la malaxothérapie réside dans le fait qu’elle vise à stimuler principalement le point d’acupuncture Lao Gong ou 'maître du cœur', qui est le 8ème point du méridien péricarde. Ce point, localisé au creux de la main, est indiqué en acupuncture pour calmer l'esprit et de façon plus spécifique, pour réduire l'anxiété et le stress", assure Guity Baftehchian psychologue, pour Passeport Santé.

Des objets qui plaisent à notre enfant intérieur

Laurie Hawkes, psychologue clinicienne et auteure de Surmonter sa peur de l’autre (Ed.Eyrolles) ajoute que ces activités plaisent aussi à notre enfant intérieur. 

"Le fait d’activer le canal sensoriel qui est le moins souvent utilisé — le toucher — c’est plus régressif que regarder ou écouter. Les enfants caressent leur doudou, les adultes tripotent leur col... Avoir quelque chose à malaxer, ça parle à la partie enfant de nous, qui a peur", explicite-t-elle.

De même, être concentré.e sur une sensation particulière aide à se détacher d’une pensée ou d’une situation qui nous angoisse, comme le mentionnait, plus haut, Marie. 

"Souvent, en thérapie, on peut demander au patient de citer des choses qu’il voit, qu’il entend, qu’il peut sentir… C’est une méthode à la portée de tous qui peut aider à rediriger l’attention", poursuit Laurie Hawkes. 

Un coup de pouce pour reprendre le contrôle

Plus que de réorienter nos pensées, ces objets facilement déformables nous donnent aussi une impression de contrôle, rassurante— d’autant plus dans les situations où l’on pense perdre pied. 

"On touche une surface et on sent sa résistance, que l'on peut moduler, à notre guise. C’est pourquoi la pâte à modeler peut aussi être une bonne idée : ce sont des matières qui nous invitent à prendre conscience de notre force. Alors que l’on se sent victime, à la merci des événements qui nous tracassent, la main (re)prend son pouvoir", complète la psychothérapeute. 

Dans la même veine, d'autres activités manuelles peuvent avoir le même effet. Laurie Hawkes cite ainsi le tricot, dont le côté répétitif peut être apaisant. "Ses bienfaits peuvent être décuplés s'il est pratiqué en groupe. Il y a un côté un peu hypnotique, un peu comme avec les fils de scoubidou". 

Des pratiques "doudou" qui doivent être essayées pour être adoptées par votre psyché. Si les jouets anti-stress n'ont pas d'effet sur votre anxiété, vous pourriez alors tenter de vous dénicher des aiguilles et de la laine, un kit de crochet ou encore une palette d'aquarelle. S'ils sont moins pratiques à glisser dans son sac, leurs effets (positifs) sur votre santé mentale pourraient rapidement être remarqués.