Un nouveau recul pour les droits des Américaines. Depuis juin 2022 et l'abrogation de l’arrêt Roe v. Wade, qui protégeait le droit à l’avortement depuis 1973 dans chaque état américain, l’IVG (interruption volontaire de grossesse) ne cesse d’y être menacée.
Ce mardi 3 juin 2025, l’administration de Donald Trump a de nouveau restreint ce droit en annulant une directive prise en juillet 2022 par l'administration Joe Biden. Celle-ci obligeait les hôpitaux à recourir à une interruption de grossesse en cas d’urgence médicale, rappellent Le Parisien et l’AP (Associated Press News).
Le droit à l’avortement de nouveau restreint
Plus précisément, cette directive, qui émanait du ministère américain de la Santé et des Services sociaux, garantissait, en vertu d’une loi sur le traitement médical d’urgence et le travail (EMTALA), qu’un avortement soit pratiqué si la vie de la mère était en danger, que l’hôpital se trouve dans un État où la procédure soit légale ou non.
Parmi les conditions médicales pouvant mener à un tel acte, Le Parisien précise qu’il y avait "une grossesse extra-utérine, des complications liées à une fausse couche ou des troubles hypertensifs émergents, tels qu’une prééclampsie avec des caractéristiques graves".
Seulement, ce mardi 3 juin 2025, le ministère de la Santé et des Services sociaux et les Centres de services Medicare et Medicaid (CMS) "annulent les directives de juillet 2022 (…) et la lettre d’accompagnement de l’ancien secrétaire à la Santé, qui ne reflètent pas la politique de cette administration". Ils justifient cette décision en assurant qu’elle permettra de "remédier à toute confusion et instabilité juridiques perçues comme créées par les mesures de l’ancienne administration".
La colère des associations pro-choix
Face à cette décision, l’American Civil Liberties Union (ACLU), un groupe de défense du droit à l’avortement, accuse dans un communiqué l’administration de Donald Trump de se ranger "non pas du côté de la majorité, mais de ses alliés anti-avortement". "Et cela se fera au détriment de la vie des femmes", déplore l'ACLU.
Alexa Kolbi-Molinas, directrice adjointe de l’ACLU, ajoute qu’elle utilisera "tous les leviers à sa disposition pour empêcher le président Trump et son administration de mettre en danger notre santé et nos vies".