Dans la famille des petites plantes aux grands bienfaits, nous demandons... l'arnica.

Fleur jaune majoritairement retrouvée en Europe - et, particulièrement, en France, dans les Alpes-Pyrénées -, elle est protégée (dans les Vosges, sa récolte est réglementée, par le Conseil Général), notamment, car elle a longtemps été utilisée de manière excessive. 

Forte de sa popularité, cette plante des montagnes est souvent notre premier recours naturel en cas de bobo superficiel. Mais regorge-t-elle de bienfaits cachés ? Réponse avec Julia Monnier, naturopathe

Des propriétés anti-inflammatoires puissantes

"Contre les coups, les petits chocs, les ecchymoses, mais jamais sur une plaie ouverte... C'est une fleur précieuse à avoir sous la main, pour éviter que les bosses ne gonflent trop", confirme d'entrée la spécialiste. 

En effet, l'arnica possède de puissantes propriétés anti-inflammatoires, puisqu'elle contient des flavonoïdes, mais aussi des lactones sesquiterpéniques (en particulier de l’hélénaline et de la dihydrohélénaline). "Ces substances sont anti-inflammatoires et analgésiques (contre la douleur)", détaille le Vidal.

C'est généralement sous forme de baume que la fleur est plébiscitée dans ces cas-là, bien qu'à l'origine, "on faisait macérer plusieurs plantes, fleurs et huiles neutres - dont l'arnica -, pour en tirer une pommade qui soulageait", rappelle la naturopathe. 

Vous pouvez d'ailleurs toujours faire vos propres macérats, comme le recommande Julia Monnier. "C'est notamment utile pour les sportif.ves, qui peuvent l'utiliser en massage, en préparation d'une activité longue (type marathon) ou à haute intensité, pour éventuellement soulager les douleurs articulaires ou musculaires".

Une étude parue en 2016 dans l'American Journal of Therapeutics avait aussi mis en lumière les bienfaits du gel d'arnica pour les soins post-opératoires. La plante avait permis de limiter l'apparition de gonflements et de bleus, mais avait également aidé à soulager les douleurs des observé.es, comme le résume Healthline.

Une fleur à ne jamais ingérer 

Cet usage externe est le plus courant, car, sous forme homéopathique, il est recommandé de prendre des précautions avant de consommer la fleur. Et pour cause : "pris par voie orale, l’arnica est rapidement toxique, sauf sous forme de préparations homéopathiques", appuie le Vidal. 

Ces dernières prennent généralement la forme de petites billes, à laisser fondre sous la langue. Le site spécialisé souligne aussi que l'arnica (fortement diluée) peut être proposée en bain de bouche pour soulager gingivite et aphtes. Mais, attention, encore une fois, "la plante elle-même ne doit pas être mise en bouche", appuie Healthline.

D'après le Vidal, l’ingestion de produits à base d’arnica provoque des troubles digestifs violents (diarrhée), des troubles du rythme cardiaque et des problèmes respiratoires.

Arnica : quelles contre-indications ? 

Toutefois, l'arnica (utilisée de manière correcte et sécurisée) reste l'alliée de toute la famille : elle peut être administrée aux enfants, dès six ans et aucune réelle contre-indication n'existe à son sujet, même s'il est conseillé aux femmes enceintes et allaitantes de ne pas s'en appliquer. 

Également (et logiquement) les personnes allergiques à la fleur doivent se tenir éloignée (l'arnica possède des lactones sesquiterpéniques allergisantes). À noter qu'après une application prolongée ou trop dosée, les produits à base de la plante peuvent créer des irritations cutanées

"Elles peuvent se traduire par une rougeur, des vésicules ou des pustules, de l’eczéma, des démangeaisons, voire des nécroses (la mort des cellules de la peau). Il convient donc de n’utiliser ces produits que de manière occasionnelle, après un choc et sans répéter l’application de manière trop fréquente", résume le Vidal.