Ouvert depuis le 24 février 2025, le procès de Joël Le Scouarnec a pris fin ce mercredi 28 mai 2025. La cour criminelle du Morbihan l'a jugé coupable et condamné à vingt ans de réclusion criminelle, la peine maximale, rapporte Franceinfo. La peine est assortie d'une période de sûreté des deux tiers.
L'ensemble des faits reconnus par Joël Le Scouarnec
Le média présent sur place précise que le condamné ne pourra plus exercer sa profession, ne pourra pas non plus avoir "une activité professionnelle bénévole en contact avec les mineurs", ni avoir un animal. Il doit aussi "s'abstenir d'entrer en relation avec les victimes".
Le 20 mars, l'homme de 74 ans a reconnu l'ensemble des faits reprochés.
Après le verdict, Me Fransesca Satta, avocate de plusieurs victimes, s'est montrée déçue. "Vingt ans, c'est peu au regard du nombre de victimes que nous avons dans ce procès. Il est temps que les textes changent", a-t-elle expliqué face à BFMTV.
Condamné pour 111 viols et 189 agressions sexuelles aggravés
Joël Le Scouarnec, était jugé pour 111 viols et 189 agressions sexuelles aggravés par le fait qu'il abusait de sa fonction de médecin. 299 victimes identifiées dans le cadre de ce procès.
Mineures en majorité, elles avaient en moyenne 11 ans. Précisément, 285 avaient moins de 20 ans, 256, moins de 15 ans, aux moments des faits. Ceux-là ont été commis entre 1989 et 2014, dans plusieurs hôpitaux de l'ouest de la France où exerçait Joël Le Scouarnec.
En 2005, à Vannes, Joël Le Scouarnec avait été condamné pour la première fois, pour détentions d'images pédopornographiques, à quatre mois de prison avec sursis sans obligation de soin ni restriction dans son exercice médical.
L'analyse de ces carnets, dans lesquels il consignait ces crimes, a permis aux enquêteurs de réaliser l'ampleur de l'affaire, de déterminer le nombre - minimum - de victimes, et de les identifier : dans ces milliers de pages très détaillées, Joël Le Scouarnec citait leur nom, âge et adresse. Il décrivait aussi les violences qu'il aurait chaque fois commises - des cunnilingus ou des caresses, des pénétrations digitales ou rectales - et précisait où elles auraient été perpétrées - au bloc, en salle de réveil ou dans la chambre des patients -, et si ceux-là étaient alors endormis.
Le médecin, qui écrit en avril 2004 dans l'un de ces carnets être "un grand pervers", "à la fois exhibitionniste [...], voyeur, sadique, masochiste, scatologique, fétichiste [...], pédophile" et en être "très heureux", a classé, entre 1984 - date à laquelle il mentionne une agression sur sa nièce alors âgée de 7 ans - et 2006, 256 fillettes et garçons en deux catégories : "Vulvettes" et "Quéquettes".
Entre 1990 et 2017, il y fait le récit quotidien des potentiels sévices qu'il aurait infligés à de jeunes patients, dans tout l'ouest de la France - et pas seulement Jonzac comme son surnom médiatique pourrait laisser penser - dans chaque hôpital où il a exercé, de Quimperlé (Finistère) à Loches (Indre-et-Loire), jusqu'aux Sables d'Olonne (Vendée) et enfin, Jonzac (Charente-Maritime).