"Les antibiotiques chimiques ont permis de grandes avancées dans le traitement des maladies infectieuses. Leur emploi ne doit toutefois pas être systématique", remarque le Dr Yann Rougier, médecin spécialiste des Hôpitaux de Paris et auteur du Guide des antibiotiques naturels 1 (éd. Leduc).

"Beaucoup de bactéries ont trouvé la parade pour développer des résistances, si bien que plus en plus de malades voient leur infection traîner en longueur, voire se conclure dramatiquement, parce que les antibiotiques ne fonctionnent plus", poursuit-il.

Sans compter leurs multiples désagréments : perturbation du microbiote intestinal, mycose vaginale… "Il est donc judicieux de réserver les antibiotiques chimiques aux situations d’urgence qui l’exigent vraiment et de redonner leur place aux capacités d’auto-guérison du corps et aux antibiotiques naturels", ajoute l’expert.

Pris à bon escient, ils combattent les bactéries sans effet indésirable, mais aussi les virus contre lesquels les antibiotiques classiques sont inefficaces. Or 100% des grippes, 80% des bronchites et 80% des angines résultent d’une infection virale.

Fièvre et plantes médicinales : meilleurs antidotes en début d’infection

"Il ne faut pas se ruer sur les médicaments pour faire tomber la fièvre, sauf chez les enfants en bas âge et les personnes fragiles, car cette élévation de température est une réaction de défense naturelle de l’organisme qui lui permet de lutter contre les microbes, souligne le Dr Rougier. Les infusions de plantes médicinales ont à ce moment-là toute leur place pour soutenir cette médecine du corps et assurer une bonne hydratation".

Le thym, le plantain et l’échinacée sont à privilégier, surtout en cas de rhume, de bronchite, d’angine et de grippe. Leurs capacités à amenuiser les symptômes ORL et à doper la vigueur du système immunitaire ont été démontrées. Versez une cuillère à café de plante séchée dans un bol d’eau bouillante, laissez infuser trois minutes et filtrez avant de boire. Deux à trois infusions par jour pendant la durée de l’infection. 

Les huiles essentielles, redoutablement efficaces

De même, "plusieurs d’études scientifiques ont validé le pouvoir bactéricide et virucide de nombreuses huiles essentielles, observe Yann Rougier. Mais il convient d’être prudent, car certaines peuvent se révéler toxiques pour le foie".

Ne les prenez pas par voie orale sans prescription médicale ou conseil du pharmacien. En automédication, il vaut mieux les utiliser par voie cutanée puisque leurs principes actifs traversent la peau puis se retrouvent dans la circulation sanguine, mais il convient de les tester au moins 24h à l'avance, au creux du coude, afin de vérifier qu'aucune réaction allergique ne se produit.

Contre les infections hivernales, frictionnez la plante des pieds et les avant-bras deux à trois fois par jour avec 10 gouttes d’huile essentielle de tea tree, de ravintsara ou de lavande, diluées dans deux cuillères à soupe d’huile d’amande douce", conseille le Dr Rougier. 

Si la fièvre ne tombe pas après trois jours, il faut impérativement consulter : les antibiotiques de synthèse et/ou les corticoïdes peuvent alors dans ce cas s’avérer nécessaires.