Née au Danemark, c'est la ville de Los Angeles qu'Anine Bing a choisi comme berceau pour la griffe qui porte son nom. Depuis 2012, elle dessine une mode chic et cool, largement inspirée par le rock et le soleil californien. Avant de lancer son entreprise, la quadragénaire a été mannequin, influenceuse et globe-trotteuse. Rencontre avec une personnalité inspirante.
Marie Claire : Vous souvenez-vous de votre premier job dans la mode ?
Anine Bing : J’ai débuté le mannequinat à l’âge de 14 ans. C’est aussi à ce moment-là que j’ai découvert mon amour pour la mode. J’ai adoré travailler si jeune, rencontrer les gens du milieu, les designers, les autres tops… Comme je voyageais beaucoup grâce à mon métier, j’ai lancé un blog en 2003 pour raconter mon quotidien à mes ami-e-s. Sept ans plus tard, j’ai créé mon compte Instagram.
Vous avez été l’une des premières influenceuses à initier votre marque de vêtements. Comment votre démarche a-t-elle été accueillie à l’époque ?
Ma communauté me demandait sans cesse si j’avais l’intention d’avoir ma propre griffe. J’ai commencé par dessiner 10 pièces, celles que tout le monde devrait, selon moi, avoir dans sa garde-robe. Le bon denim, un T-shirt parfaitement coupé, un blazer oversize, des boots pointues… Que des basiques à porter au quotidien !
Comment a évolué votre société ?
Au fil des années, ce qui n’était qu’un petit eshop est devenu une véritable entreprise avec 35 magasins dans le monde. Ce qui n’empêche pas le label de rester authentique et fidèle à ce qu’il était à ses débuts.
C’est-à-dire ?
Ce que j’aime, c’est empouvoirer les femmes grâce aux vêtements. Si je devais décrire le style de mes créations, je dirais qu’il s’agit d’un mélange de simplicité scandinave et d’énergie américaine.
Quelle femme avez-vous à l’esprit quand vous imaginez les collections ?
Je m’inspire de celle que je suis aujourd’hui. Si je devais la définir, je dirais qu’elle est toujours en mouvement et a besoin de se trouver stylée d’un bout à l’autre de la journée. Elle a envie d'incarner la meilleure version d’elle-même.
Quelles sont les pièces signature de la femme Anine Bing ?
Je dirais le costume surtaillé. Mais aussi nos jolies jupes, la lingerie en dentelle qui se montre ou non… Des vêtements qui donnent confiance en soi, parce que lorsque l’on se sent bien, on peut atteindre les objectifs que l’on s’est fixé.
Quels adjectifs emploieriez-vous pour décrire votre marque ?
Intemporelle. Chaque saison, l’utilisation de nouvelles étoffes ainsi que de subtiles variations dans les coupes permettent de mettre à jour le vestiair Anine Bing.
Et multiculturelle. L’influence scandinave se retrouve dans le minimalisme et le recours au mix & match. L’inspiration californienne est peut-être plus rock’n’roll, avec le bomber, la veste militaire, le T-shirt… Le mélange des deux est un équilibre parfait.
Pouvez-vous décrire votre processus créatif ?
Je trouve l’inspiration dans les rues de Los Angeles, de Paris ou de Copenhague, mais aussi à travers les arts, la musique en particulier. Ensuite, je creuse cette intention de collection et je dessine les premières créations. Lorsque les prototypes sont produits, j’essaye toutes les pièces sur moi. Je tiens à ce qu’elles donnent du pouvoir aux femmes.
Vous êtes une businesswoman, une femme, une mère… Comment jonglez-vous entre ces identités ?
Je ressens parfois un peu de pression et ce n'est pas toujours facile d'incarner tous ces rôles en même temps, mais je suis très privilégiée que ma vie ait tant de facettes différentes. Donc j’essaye de rester concentrée sur ce que je fais. Bien sûr, de temps en temps, je suis fatiguée, mais j’aime chaque aspect de mon existence.
Vous êtes une dingue de musique, vous avez même joué dans un groupe. Comment cette passion influence-t-elle votre travail ?
C’est vrai, j’ai fait partie d’un groupe il y a 15 ans. Enfant, je chantais déjà dans un chœur. Et puis l’année dernière, j’ai enregistré un album entier ! C’est pour ça qu’il y a tellement de T-shirts rock dans mes collections, ils s’inspirent de ce que j’écoute depuis toujours.
Kate Moss était le visage de votre campagne automne-hiver 2024-2025. Comment était-ce de travailler avec une telle icône ?
Surréel et très chouette en même temps. Ce qui est génial, c’est que mon entreprise me permette d’accomplir ce genre de rêve.
Vous avez des boutiques partout dans le monde. Nous sommes aujourd’hui dans votre tout nouveau corner au Bon Marché Rive Gauche. Qu’est-ce que ce magasin représente pour vous ?
Petite fille, j’adorais les vêtements, mais j’ai grandi dans une famille qui n’avait pas beaucoup d’argent, donc je devais être très créative. J’avais quatre frères et sœurs dont je récupérais les vieux habits. En grandissant, je me suis mise à aimer la mode, mais je n’aurais jamais imaginé avoir ma propre marque avec des magasins dans le monde entier. Pour cette raison, je me sens particulièrement chanceuse que ce magnifique corner soit installé au Bon Marché. C’est le premier grand magasin à avoir distribué Anine Bing, un soutien pour lequel je suis infiniment reconnaissante.
Et Paris ?
C’est ma ville préférée. Je suis toujours très heureuse quand je suis ici.