"Il me roue de coups de poing et de coups de pied." Un nouveau témoignage vient s’ajouter à la longue liste des victimes de violences au sein de l'établissement catholique Notre-Dame de Betharram.
Hélène Perlant, l’une des filles de François Bayrou, s’est exprimée dans les colonnes de Paris Match ce mardi 22 avril 2025. Elle décrit des sévices physiques subie alors qu’elle était en colonie de vacances organisée par l’établissement.
Souvenirs de son "passage à tabac"
Face aux journalistes de Paris Match, elle se remémore difficilement son "passage à tabac" : "Un soir, alors qu'on déballe nos sacs de couchage, [le père] Lartiguet me saisit tout d'un coup par les cheveux, il me traîne au sol sur plusieurs mètres et me roue de coups de poing, de coups de pied sur tout le corps, surtout dans le ventre. Il pesait environ 120 kilos", se souvient-elle.
Au moment des faits qu'elle dénonce, Hélène Perlant était âgée de 14 ans. Après avoir subi une telle violence, elle confie s’être "urinée dessus" et être "restée toute la nuit, comme ça, humide et prostrée dans mon duvet".
Ce témoignage, elle le rapporte également dans Le Silence de Betharram, écrit par Alain Esquerre, le porte-parole du collectif des victimes, qui paraîtra ce jeudi 24 avril 2025 aux éditions Michel Lafon.
Trente ans de silence sur cet établissement "organisé comme une secte"
Toujours dans les colonnes de Paris Match, la fille de François Bayrou affirme ne pas avoir fait part de cet épisode à son père : "Il ne sait pas que je suis victime et il ne sait pas que je vais témoigner comme victime (…) Je suis restée trente ans dans le silence."
Ce silence, elle tente de l’expliquer : "Mon père, j’ai peut-être voulu le protéger, inconsciemment, je pense, des coups politiques qu’il se prenait localement." Pour rappel, le Premier ministre, alors président du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques (1992-2001) et ministre de l'Éducation nationale (1993-1997) au moment des faits, est aujourd’hui mis en cause dans différents témoignages, lui reprochant de ne pas avoir écouté les alertes concernant les abus physiques que subissaient les enfants scolarisés à Notre-Dame de Betharram.
Pour Hélène Perlant, le problème vient uniquement de l’établissement : "Betharram était organisé comme une secte ou un régime totalitaire, exerçant une pression psychologique sur les élèves et les enseignants pour qu'ils se taisent", déclare-t-elle.
Depuis plus d’un an, ce sont pas moins de 150 plaintes qui ont été déposées pour violences physiques, agressions sexuelles et viol à l’encontre de l’établissement scolaire, précise BFMTV. En ce qui concerne le collectif de victime, il réunit 112 personnes dont 72 ont déjà porté plainte.