29 juillet 1996, le jour où Marie-José Pérec réalise un doublé historique aux JO d’Atlanta

Pourtant, “Marie-Jo” - comme elle est surnommée - n’était à l’époque pas la favorite, contrairement à sa concurrente, l'Australienne Cathy Freeman. Mais elle devient en 1996 “la première coureuse à remporter le 400m à deux reprises (ce qui ne s'était jamais produit, ni chez les hommes, ni chez les femmes)”, relate Olympics.

Elle s'impose alors comme la première Française à devenir triple championne olympique, marquant les esprits et l’histoire du sport de haut niveau... 

Deux médailles d'or aux JO d'Atlanta, un record du monde et un record olympique

Rares sont les championnes à susciter autant d’admiration et d’engouement, vingt ans après l’arrêt d'une carrière sportive. Mais Marie-José Pérec, 56 ans, fait figure d’exception. Car sa carrière fut hors du commun, aussi bien en rebondissements qu'en exploits sportifs. Mais ce que le public retient le plus d'elle, c’est son doublé olympique lors des JO d’Atlanta de 1996. 

Remontons le fil… Sa première grande performance internationale a lieu à Tokyo, en 1991, lorsqu’elle remporte, à 23 ans, le titre de championne du monde d'athlétisme. Elle arrive aux Jeux olympiques de Barcelone de 1992 en grande favorite. Et les estimations se confirment : elle remporte l'or olympique sur le 400m. La sportive est donc choisie pour être la porte-drapeau de la délégation française lors des JO suivants, ceux d’Atlanta, en 1996.  

Mais la tenante du titre doit faire face à Cathy Freeman (double championne du monde du 400 mètres en 1997 à Athènes, puis en 1999 à Séville) qui n’a, à l’époque, jamais décroché la médaille d'or olympique. Mais rien n’arrête Marie-José Pérec : la superstar de la course parvient à devancer sa concurrente et réalise un record du monde. Elle signe un temps de 48 secondes et 25 centièmes, meilleure performance depuis 1986. 

Et son exploit continue : “trois soirs plus tard, elle entre à nouveau dans l'histoire. Pendant la finale du 200m, elle bat d'un mètre la Jamaïcaine Merlene Ottey et devient la deuxième coureuse à remporter à la fois le 400m et le 200m”, relate Olympics.

À 28 ans, "Marie Jo" est devenue la première athlète à décrocher trois titres olympiques à quatre ans d'intervalle : elle est triple championne du 400 m en 1992 et en 1996 et du 200 m en 1996. 

"Je dois marquer l'histoire”

Une prouesse qui la marque autant elle que le public. “Ma victoire sur 200 m en 1996 [a été le titre olympique le plus fort] parce que ce n'était pas ma discipline. C'est déjà difficile de gagner des Jeux, mais encore plus dans une épreuve qui n'est pas la tienne. Ça reste vraiment cette course, avec toute l'histoire qu'il y a derrière”, explique-t-elle dans une interview accordée à La 1ère. 

C'est déjà difficile de gagner des Jeux, mais encore plus dans une épreuve qui n'est pas la tienne.

D'ailleurs, ces Jeux avaient pour elle une saveur particulière. “Lorsque j'apprends que Mohamed Ali doit allumer la vasque, je me dis qu'il y a trop de choses qui font que je ne peux pas me rater. Parce que je suis porte-drapeau [de la délégation française], parce que je suis noire, parce qu'on est à Atlanta (ville de naissance de Martin Luther King, ndlr). Je dois marquer l'histoire”, déclare-t-elle.

Et elle l'a encore fait, ce vendredi 26 juillet 2024, en devenant la dernière relayeuse de la flamme et en allumant la vasque olympique — accompagnée de Teddy Riner — lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux de Paris. 

"Pour moi, sincèrement, dans mon imaginaire, c'est plus grand et plus fort qu'une médaille d'or. Je l'ai vécu comme ça et le faire avec quelqu'un, c'était encore plus grand. On raconte l'histoire de l'olympisme. En faire partie, c'est fort, c'est bon. Les Jeux, c'est bon !", partageait-elle, émue au lendemain du début des JO, au micro de France 2. 

La reconnaissance du président de la République

Un évènement si fédérateur qu'il lui a même valu un geste du président de la République de l'époque. Quelques jours après sa double victoire historique, Jacques Chirac, lui écrit une lettre pour la féliciter, rapporte un documentaire diffusé sur Canal+ en 2024.

"Chère, très chère Marie-Jo […] l’inoubliable s’est produit. Une image restera dans notre histoire. Cette détermination, cette rage de vaincre, exprimée par votre beau visage pendant les derniers 100 mètres de cette course historique. Cette suprême élégance aussi. Vous avez voulu nous faire rêver, vous avez réussi”. 

Vous avez voulu nous faire rêver, vous avez réussi.

Un rêve qui s'achève en 2004 : Marie-José Pérec quitte les couloirs d'athlétisme à 36 ans. Mais son empreinte est indélébile. Aujourd’hui, elle reste détentrice du record de France du 200m (21s99, 1993), du 400m (48s25, 1996) mais aussi du 400m haies (53s21,1995) et du relais 4x400 (3 min 22 s 34, 1994). Elle est élevée au rang de Commandeur de la Légion d’honneur, le 14 juillet 2024.