Elle restera à jamais dans l’histoire de l’escrime. Dimanche 21 juillet 1996, à Atlanta (États-Unis), Laura Flessel, 24 ans, devient la première femme médaillée d’or d’épée.

Née en 1971 à Pointe-à-Pitre, Laura Flessel grandit en Guadeloupe et touche sa première épée à l’âge de six ans. Elle enchaîne les compétitions dans les Caraïbes, et remporte, à 18 ans, le titre ultime au championnat panaméricain.

Arrivée en France en 1990, elle s’entraîne désormais à l’Insep. Quelques mois plus tard, à 20 ans, elle est sacrée championne de France junior, rapporte le site Olympics.

Deux titres olympiques historiques, en individuel et par équipe

Sa première grande compétition internationale a lieu aux championnats du monde de La Haye (Pays-Bas), en 1995. Elle y décroche le bronze et consacre les mois suivants à la préparation des Jeux olympiques, se plaçant dans les favorites du côté du drapeau tricolore.

L'athlète acquiert rapidement le surnom de "La Guêpe", en raison de son habilité à "piquer" ses adversaires au bon moment, souvent au niveau du pied.

Lorsque les Jeux olympiques d’Atlanta s’ouvrent, à l’été 1996, Laura Flessel, troisième mondiale de son sport, est déjà certaine d’entrer dans l’histoire de la discipline, pour une raison : elle fait partie des premières femmes à concourir dans la discipline de l’escrime, auparavant réservée aux hommes.

Après avoir battu la vice-championne du monde en titre (la Hongroise Gyöngyi Szalay-Horváth) en demi-finale, le 21 juillet 1996, elle affronte en finale sa compatriote Valérie Barlois. La médaille d’or sera dans tous les cas pour le drapeau tricolore.

Après avoir mené 9 à 3, elle voit son adversaire remonter, puis la distancie et s’impose avec le score final de 15-12, rappelle La 1ère. Après la dernière touche, elle fait exploser sa joie.

Une seconde médaille quelques jours plus tard 

Quelques minutes après la victoire, la sportive paraît très humble au micro des médias présents. Elle confie : "ça fait plaisir de gagner […] Pour l’instant, je ne réalise pas tout à fait".

Ça fait plaisir de gagner […] Pour l’instant, je ne réalise pas tout à fait.

Trois jours plus tard, elle ajoute une seconde médaille d’or à sa collection, cette fois-ci en équipe, avec Sophie Moressée-Pichot et Valérie Barlois.

En 2000, pour sa deuxième participation aux JO, elle décroche le bronze en individuel à Sydney. Quatre ans plus tard, à Athènes, elle complète sa collection avec l’argent en individuel et le bronze en collectif.

Éliminée en quarts de finale à Pékin, en 2008, elle a l’honneur d’être d’être la porte-drapeau de la délégation française pour les JO de Londres, en 2012, où elle est rapidement éliminée.

Une retraite sportive à 40 ans, et toujours un modèle dans sa discipline

Après la compétition internationale, Laura Flessel prend sa retraite sportive. À 40 ans, elle peut se targuer d’avoir 42 médailles à son palmarès, dont deux médailles d’or olympiques.

En mai 2017, l'ex-sportive de haut niveau entre au gouvernement d’Édouard Philippe après l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron. Elle devient ministre des Sports pendant quinze mois, puis justifie son départ par des "raisons personnelles".

Vingt-huit ans après ses deux médailles d’or olympiques, l’escrimeuse est revenue, avec modestie, sur ce 21 juillet 1996 auprès de Franceinfo : "J’avais coché une case, j’avais respecté les consignes de l’entraîneur. Et j’avais un double objectif. Donc, on sent que je n’ai pas lâché prise, je suis contente, je suis humble dans la victoire, mais on sent aussi qu’il y a une détermination. J’attendais la compétition par équipe pour exploser".

Laura Flessel reste aussi, douze ans après l’annonce de sa retraite, une athlète unique, comme le rappelle France Bleu : elle est, encore aujourd'hui, la Française la plus médaillée de l’histoire.