Elle est entrée dans l’histoire alors qu’elle n’était qu’adolescente.
Le 18 juillet 1976, Nadia Comaneci a 14 ans quand elle participe à ses premières olympiades, à Montréal (Canada).
La prodigue de la gymnastique surprend le monde entier en réalisant un enchaînement sans faute aux barres asymétriques, qui lui vaut le tout premier 10 de l’histoire des Jeux olympiques. L'exploit est tel que la note parfaite ne peut être annoncée : les ordinateurs chargés de l’affichage des points incapables de faire apparaître le score jamais vu jusqu'alors.
Des titres dès son plus jeune âge
C'est à six ans que Nadia Comaneci rencontre la gym. La petite Roumaine est alors élève de l’école fondée par Béla Károlyi (avec sa femme, Marta, ils ont ensuite "bâti les succès des gymnastes américaines" rappelle Radio Canada), comme informe l'encyclopédie en ligne Britannica.
Lancée, l'enfant progresse vite. Si rapidement qu'elle n'a même pas dix ans quand elle rafle son premier titre de championne nationale. Puis, les compétitions internationales s'enchaînent alors, et les records avec.
En 1975, la gymnaste a 13 ans quand elle soulève l’or à presque toutes les épreuves de championnats d’Europe (seule la médaille pour les exercices au sol lui a échappée), "une première", se souvient Olympics.com.
C’est donc tout naturellement que Nadia Comaneci décroche son ticket pour les JO, prévu l’année suivante, au Canada.
18 juillet 1976 : une note "parfaite" historique
Toutefois, outre-Atlantique, la Roumaine ne fait pas partie des sensations à surveiller, alors qu'arrive 1976.
La faute à l'équipe portée par les gymnastes soviétiques, donnée favorite (notamment parce qu'elle briguait alors un septième titre olympique). Près de 18 000 personnes se sont d'ailleurs déplacées ce 18 juillet pour être époustouflées par les épreuves de gym, qui devaient se solder par un podium historique pour l'URSS.
Mais même si la Soviétique, Olga Korbut, star des Jeux de Munich (1972) termine sa routine avec 9,90 points, c'est bien le dossard 73 de Nadia Comaneci qui va marquer les esprits.
Virevoltant entre les barres asymétriques - épreuve qui exigeait que toutes les gymnastes exécutent la même routine pour le concours par équipe, rappelle history.com - elle fait un sans-faute. Le jury n'a pas d'autre choix que de lui accorder la "note parfaite" de 10. Mais il faudra plusieurs minutes à cette dernière pour apparaître sur l'écran du Forum de Montréal, qui affiche d'abord les chiffres 1,00.
Comme d'habitude, je m'étais donné une note dans ma tête. À cause d'un petit écart de pieds en réception, je ne valais pas plus de 9,90 points.
Si l'incompréhension s'empare de la salle, la championne à autre chose en tête. "Je n'ai pas réalisé tout de suite, j'étais déjà concentrée sur la poutre, l'exercice suivant. Et puis, comme d'habitude, je m'étais donné une note dans ma tête. À cause d'un petit écart de pieds en réception, je ne valais pas plus de 9,90 points. Une de mes coéquipières m'a tapé sur l'épaule, j'ai vu ce 1.00, j'ai entendu comme un bruissement dans les gradins et j'ai d'abord cru à une erreur. Puis, il y a eu un énorme fracas, une explosion de joie : c'était un 10", se remémorait-elle, en 2018, au micro de l'Équipe.
Une gymnaste qui a marqué l'histoire de son sport
Celle qui devient instantanément la coqueluche des médias - on la surnommera "la petite fée" - ne s'arrête pas là. Aux Jeux de Montréal, elle empoche six autres "10 parfaits". "Sa performance virtuose lui a également valu trois médailles d'or et elle est devenue la plus jeune médaillée d'or du concours général de l'histoire de la gymnastique olympique", résume history.com.
Lors des JO suivants (à Moscou, en 1980), elle remportera à nouveau l'or par deux fois (poutre et sol), ainsi que de nombreux titres en championnats du monde et d'Europe par la suite.
Le site Olympics salue ses performances aussi innovantes que techniques. "À la poutre, elle est la première gymnaste à réaliser une marche aérienne et une série de voltige roue-arrière-jeté de mains.
Elle a également inauguré la double sortie vrillée et le double salto arrière au sol. Sa volonté d'associer la créativité et l'ambition à l'excellence technique continue d'influencer des gymnastes comme Simone Biles".
Expatriée aux États-Unis (surveillée par les services secrets, elle a dû fuir la Roumanie), l'ancienne championne reste impliquée dans son sport. Elle est aujourd'hui présidente honoraire de la Fédération roumaine de gymnastique, présidente honoraire du Comité olympique roumain et membre de la Fondation de la Fédération internationale de gymnastique, toujours d'après olympics.com.
Côté légende, elle restera à jamais celle qui a obtenu l'or et la note parfaite à seulement 14 ans. Le règlement de la compétition impose désormais aux athlètes d'avoir, au minimum, 16 ans pour se présenter aux Jeux olympiques.
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