La tendance est telle que même les célébrités n'hésitent plus à porter des pièces vintage de luxe sur le tapis rouge. Mais pourquoi tout le monde veut porter du vintage ?
De l'amour des vieilles choses
Longtemps, le shopping vintage a été un secret d'initié-e-s. Collectionneur-euse-s et étudiant-e-s accros au style sans vouloir y laisser leur chemise se retrouvaient dans ces antres pour chercher sans jamais se lasser la pièce qui ferait battre leur cœur.
Ce qui les animait ? La quête du Graal, laquelle consiste en la découverte d'une pièce rare, voire unique qui participe à la construction d'un style et d'une identité.
"On peut dater l'arrivée du vintage sur le digital au début des années 2000. Ça commence avec eBay et c'est, à cette époque, assez confidentiel, confiné à un certain type de clientèles et personnes", explique Nawal Bonnefoy, journaliste et "serial chineuse" comme l'indique le blog qu'elle tient depuis l'été 2016. Lorsqu'elle nous parle d'eBay, on pense à Girlboss, la série Netflix qui revient sur le succès de Sophia Amoruso. Cette dernière a fini par lancer sa propre marque, Nasty Gal, avant d'être fustigée pour la "culture de travail toxique" qu'elle aurait entretenu au sein de son entreprise.
"Elle faisait partie des précurseur-e-s", reprend Nawal Bonnefoy. "S'est ensuite développée Etsy, autre plateforme américaine qui regroupe des pièces DIY et du vintage. Ces plateformes ont participé à démocratiser le vintage. Mais le vrai tournant s'est fait au milieu des années 2010, avec l'explosion de Vestiaire Collective et Vinted." Sans oublier Instagram, réseau social sur lequel il suffit d'un mot dans les DM d'un-e vendeur-euse et d'une transaction Paypal pour recevoir l'objet de son affection.
Un nouveau consommateur-e de seconde main à l'ère digitale
Ainsi, en 2019, l'achat du vintage a été simplifié. Désormais, qui le souhaite peut, de son canapé, scroller à travers des centaines de pièces, recevoir des alertes lorsque son compte fétiche notifie un nouvel arrivage, dégotter d'anciennes collections de créateur-rice-s à des prix avantageux, malgré une tendance qui pousse à la hausse des tarifs.
"Il reste des passionné-e-s qui proposent des pièces à un prix juste, mais on a aussi des petits malins qui chinent pour 1 euro des pièces qu'ils revendent à plus de 10 ou 20 fois le prix, profitant de la crédulité de novices pour qui le prix reste similaire ou moins cher que dans les grandes enseignes. Ils attirent de cette manière une clientèle intéressée par le joli et la tendance d'un look entier plutôt qu'un style... Il n'y a plus d'intérêt pour les matières", analyse Nawal Bonnefoy.
Preuves à l'appui, il n'est pas rare aujourd'hui de trouver sur certains sites des gilets en acrylique affichés au prix — prohibitif— de 70 euros. De même, des vendeur-euse-s n'hésitent pas à taguer leurs produits du nom des influenceuses dont beaucoup veulent copier intégralement le style, de Jeanne Damas à Sabina Socol ou encore Anne-Laure Mais.
D'ailleurs, les boutiques attestent d'une certaine uniformisation des sélections de pièces. Un style prêt à copier de robes à fleurs, petits paniers et jeans 501 Levis qui, s'ils ont leur charme "parisien" font disparaître d'autres vêtements, plus originaux, qui participent pourtant à l'attrait du vintage.
"Tout le monde s'est mis en tête de porter la même chose. À la base, le vintage, c'est se démarquer", conclut Nawal Bonnefoy, "C'est cool de trouver ce qu'on veut, mais ça brise un peu la magie."
Les conseils de Nawal Bonnefoy avant d'acheter du vintage :
- Regarder les photos et bien vérifier les parties des vêtements qui ont tendance à être usées ou tâchées, type les aisselles et les cols. Bien observer s'il y a des taches, des défauts ou s'il manque des boutons. Si c'est le cas, en référer au vendeur ou à la vendeuse.
- Regarder la composition, du vêtement. Éviter le synthétique qui, après les années 80, n'est généralement pas de mauvaise facture. Demander une photo de l'étiquette.
- En ce qui concerne le prix, il faut aussi se fier à son bon sens. Il n'y a aucune raison de payer plus de 50 € pour un gilet basique de seconde main.
Sélection d'e-shop vintage où acheter des vêtements et accessoires de seconde main
- Le Digger club : le plus accessible
Plus qu'un e-shop, le Digger Club est une communauté qui partage l'amour du vintage de Chloé, sa créatrice, ainsi que son attrait pour une mode responsable.
Une sélection de pièces vestimentaires, de bijoux et d'accessoires audacieux qui rappellent que la mode, c'est avant tout du fun et que le vintage, c'est le plaisir de trouver quelque chose qui reflète l'humeur et la personnalité.
- Los Feliz : le plus diversifié
Cet e-shop barcelonais gagne à être connu. Il dispose d'un vestiaire complet qui comprend pêle-mêle robes d’été, maillots de bain, body et pantalons flare.
- Monogram, le vintage de luxe
Son mantra ? "(Ré)inventez la seconde main". Conçu comme un dépôt-vente digital, Monogram propose des pièces rares de maisons de mode historiques autant que de labels de mode haut de gamme émergents ou installés. Sa sélection comprend des sacs à main Chanel, des accessoires en tous genres, des bijoux, mais aussi du prêt-à-porter. L'ambition : rendre accessible les pièces de bonnes factures.
- L'Imparfaite : la plus Parisienne
L'Imparfaite est une marketplace référence en matière de mode vintage. Camille et Ariane, ses co-fondatrices, considèrent le vintage comme une manière de sauver l'environnement.
En 2023, les deux Françaises décident de renforcer leur démarche écoresponsable avec une autre initiative : aider des marques qu'elles apprécient à valoriser leurs stocks dormants vendus à moindre coût sur leur plateforme.
- At Dawn Paris : les valeurs du partage
Alyssa et Matthieu ont lancé cet e-shop au printemps 2020 et depuis, la plateforme ne cesse d'attirer les personnes à la recherche de pièces de prêt-à-porter créées par de grands designers. En plus d'une présence digitale, At Dawn Paris dispose d'une boutique dans le IIIe arrondissement de la capitale.
- Vintage Paris : le plus chic
Du sac à main culte aux foulards colorés en passant par les ceintures, lunettes de soleil et même parapluies, Vintage Paris est le site idéal pour trouver des accessoires de luxe vintage. La sélection est pointue, le site est parfaitement agencé, et le blog de l’e-shop tient les lecteur-ice-s au courant des arrivées en temps réel.
- Peekaboo vintage : so British
Née à Londres, sur les marchés de Portobello, Peekaboo Vintage séduit avec ses pièces originales et ses prix raisonnables. Petite anecdote : cet e-shop a longtemps été le fournisseur de vêtements vintage proposés par Topshop.
- 97th Vintage : le plus sportswear
Du sportswear vintage tout droit sorti du vestiaire 80’s avec une cascade de marques références. Pour en citer quelques-unes : Nike, Adidas, Lacoste, Ralph Lauren, Fila et Calvin Klein. On a envie de tout acheter.
- Vintage couture : le plus sélect
Cet e-shop regroupe les plus grandes marques de luxe, de Gucci à Chloé en passant par Hermès et Chanel. Résultat : une diversité impressionnante de produits. Pour ne rien gâcher, Mary Kate et Ashley Olsen sont des clientes régulières de l'entreprise canadienne.
- Label Emmaüs : solidaire et populaire
C'est une extension de l'association reconnue pour ses actions solidaires. Cet "e-shop militant" déborde de références. Matériel high-tech, objets de décoration, livres... L'objectif est clair : faire une bonne action en proposant à ses habitué-e-s des bons plans de seconde main. Ici, il est possible de piocher tous types de vêtements pour femmes, hommes ou enfants, à petits prix.
Petit plus : Label Emmaüs organise ponctuellement des braderies, soit deux fois plus de chance donc de se procurer des vêtements de seconde main à des prix intéressants.