Huguette est née en France mais grandi au Gabon. Elle est revenue vivre à Paris il y a une vingtaine d’années. En Afrique, sa peau métissée de phototype V (carnation foncée) a vécu sous un soleil permanent et une chaleur écrasante. Désormais, sa peau doit jongler avec un climat tempéré. La routine d'Huguette a donc du être adaptée.
On reste à l'ombre !
"Avant de partir au Gabon, je fais toujours une cure de compléments alimentaires pour bien préparer ma peau. Là-bas, je me protège peu, car je reste en ville. De toute façon, j’évite de m’exposer, le soleil est trop brûlant. J’utilise plutôt une crème matifiante, car ma peau brille beaucoup plus et devient vite "moite". En revanche, quand je pars dans le sud de la France, au bord de la mer, je me protège toujours le visage avec un indice 50 pour éviter les taches brunes (certaines commencent déjà à apparaître) et le corps, d’abord avec un indice 30 puis 15 au bout d’une semaine d’exposition. "
La bonne ordonnance anti-UV
Pour le visage comme pour le corps, Huguette reste fidèle aux crèmes solaires Lancaster. Elle n’utilise pas d’après-soleil, mais soulage les échauffements éventuels avec un gel à base d’aloe vera.
"La plupart des gens l’ignorent mais les peaux noires aussi attrapent des coups de soleil : elles peuvent rougir et, surtout, elles deviennent plus foncées et plus sensibles." Sous les UV, elle n’oublie pas non plus de prendre soin de sa fibre capillaire, car les cheveux afro, même métissés, sont secs voire cassants et supportent très mal les agressions estivales. "Je les protège deux fois plus en vacances. Je les défrise depuis l’adolescence, ils sont donc doublement fragilisés.
En été, je leur offre un bain d’huile d’argan pendant au moins une heure chaque semaine. Mes longueurs sont un peu plus lourdes mais bien protégées. Au quotidien, je les nourris avec une crème hydratante pour cheveux métissés et crépus à l’huile d’olive. Lorsque je vais à la plage, j’applique systématiquement un spray enrichi en filtres, pratique à utiliser avant comme après la baignade. "
L’avis de la dermato
"Sa façon de se protéger est parfaite, commente le Dr Khadi Sy Bizet. Les Africaines qui vivent toute l’année en Afrique n’ont pas besoin de crème solaire car leur bronzage naturel les protège : épaissie par les UV, leur peau est plus résistante. Mais, pour celles d’Europe, c’est tout à fait différent : leur épiderme n’a plus l’habitude d’être exposé et perd cette tolérance naturelle. Je constate d’ailleurs de plus en plus de lucite estivale bénigne chez mes patientes noires ou métisses.
Du coup, il leur faut presque la même protection que pour une peau caucasienne : au moins un indice 30. Plutôt sous forme d’émulsion ou d’huile, puisque les crèmes à fort indice ont tendance à "griser" les peaux foncées. Elles doivent aussi faire particulièrement attention aux taches. Si leur épiderme se ride moins vite, il est effectivement plus tonique, il se tache plus rapidement.
Dès qu’une peau noire est agressée, elle marque, car la mélanine fait partie de la cicatrisation. Et puis beaucoup d’Africaines développent en bronzant des dyschromies sur certaines zones du visage : les contours deviennent plus foncés. Quant aux Antillaises, elles sont davantage sujettes au mélasma – cette hyperpigmentation sur les joues, les pommettes et la lèvre supérieure qui se réactive sous les UV. Pour éviter tous ces désordres, je conseille invariablement un écran 50+ sur le visage. "
Ce qu’on peut lui piquer...
La protection capillaire quotidienne, un geste qu’on a trop souvent tendance à zapper. Pourtant, cheveux secs comme cheveux gras, aucune fibre n’est à l’abri du dessèchement, et c’est encore plus vrai lorsqu’ils sont colorés ou décolorés. Aujourd’hui, brumes, émulsion, huiles ou crèmes enrichies en filtres et en actifs soins permettent pourtant d’éviter le problème et l’affadissement de la couleur sous le soleil. Il suffit d’avoir le réflexe d’en utiliser et de s’y tenir pendant toutes les vacances.