Le terme shapewear employé aujourd'hui par les féru-e-s de mode ferait presque oublier que cette lingerie sculptante est l'ancêtre de la culotte gainante. Ultra répandue outre-Atlantique, cette gaine "seconde peau" conquiert aussi l'Europe.
Mais bien qu'elle permette d'harmoniser une tenue, elle peut aussi présenter un danger pour la santé.
De la nouvelle lingerie amincissante
Effet push-up, ceinture abdominale, effet remonte-fesse… Le shapewear qui modernise la culotte gainante des grands-mères, a vu le jour aux États-Unis à la fin du XIXe siècle.
À l'époque, il appartenait à la même famille que le corset, raison pour laquelle il a été perçue, de cette époque à aujourd'hui, comme un objet d'oppression du corps féminin. En 1968, lors de la manifestation féministe contre l'élection de Miss Amérique, il a même fait partie des nombreux vêtements jetés dans les "Freedom Trash Cans" (poubelles de la liberté) où étaient balancés ces "instruments de torture féminine".
Il faudra attendre le XXIe siècle pour que la gaine trouve son design contemporain, taillé dans des matières stretch et sans coutures.
Lingerie "seconde peau" avec zones de compressions pour galber les formes, elle est largement adoptée par les Américaines, encouragées par les célébrités qui ne foulent plus le tapis rouge sans leur shapewear. Influenceuse ultime des années 2010 à nos jours, Kim Kardashian a boosté ce phénomène avec le lancement de son label Skims spécialement consacré aux vêtements gainants en 2018.
Quatre ans plus tard, c'est au tour de la chanteuse Lizzo de créer sa ligne de lingerie sculptante baptisée Yitty. Une marque qui entend proposer du shapewear inclusif, une bonne nouvelle, car même si cette tendance grandit, elle n'échappe pas au problème de manque d'inclusion que l'industrie de l'habillement a toujours manifesté.
Bilan ? Le shapewear s'impose dorénavant comme standard de la garde-robe, au même titre que les collants ou le soutien-gorge de sport, et s'exporte désormais très bien en Europe où il se décline en boxer, culotte haute ou legging.
Le "shapewear" à porter avec modération
Malgré tout, il ne s'agit pas de sous-vêtements anodins. Des cas de brûlures d'estomac, d'œsophagite aigüe et même d'incontinence ont été observés quand son utilisation est trop fréquente.
Une mise en garde récente des professionnel-le-s de la santé ont en effet rappelé que ces gaines bloquent l'afflux sanguin et compriment les organes (l'estomac, l'intestin et le colon). Pour s'en prémunir, un conseil : il faut éviter de porter des gaines sculptantes tous les jours.