La coumarine, une origine bien terrestre
Contrairement à ce que pourrait laisser penser son nom, la coumarine n’est pas issue de la mer, mais bien du monde terrestre. Son nom vient en fait du coumarou, un arbre tropical sur lequel pousse la fève tonka. Cette graine contient une grande quantité de coumarine, une substance naturelle que l’on retrouve par ailleurs dans d’autres végétaux, comme la sauge sclarée, la lavande vraie, l’angélique officinale ou encore la cannelle de Chine.
Elle fut l’un des premiers composés à être synthétisés, à la fin du XIXe siècle, pour être utilisés en parfumerie.
Un ingrédient de choix en parfumerie
La coumarine développe un parfum persistant et assez complexe. On y retrouve l’odeur de la vanille et de l’amande, mariée au foin coupé, au tabac blond ou à la paille séchée. Elle constitue la note de fond de nombreux parfums orientaux, et est l’un des ingrédients indispensables de la note fougère. L’une des premières fragrances à l’avoir mise en vedette est "Fougère royale" de Jean-François Houbigant, un parfum créé à la fin du XIXe siècle et aujourd’hui devenu mythique.
Aimé Guerlain lui aussi l’utilisa pour créer son fameux "Jicky". Aujourd’hui, son succès ne se dément pas : les spécialistes estiment que la coumarine est présente dans 90 % des parfums commercialisés, avec des dosages différents bien sûr. Il faut dire qu’il s’agit d’un ingrédient d’exception, non seulement en raison de son parfum, mais aussi de ses qualités de fixateur et de son "bon caractère" qui permet de l’associer facilement à de nombreuses autres matières premières. On la retrouve notamment dans "Fleur du mâle" de Gaultier, "La Nuit de l’homme" d’Yves Saint Laurent, "Musc" de Réminiscence…