Les parfums Caron : le luxe à l'état pur !
Jeune provincial issu d'une famille juive bourgeoise, Ernest Daltroff a, comme il est coutume de le dire, une enfance tout à fait normale. C'était sans compter sur un destin déjà écrit et sur les petits détails de sa vie, à l'apparence ordinaire, qui vont le conduire tout naturellement à devenir le parfumeur incontournable du XXe siècle.
Caron : amoureux de la vie, amoureux des belles choses
Ernest Daltroff se souvient de sa chère maman qui lui mettait souvent quelques gouttes de son parfum derrière l'oreille. Le plaisir que cette odeur lui procurait a motivé considérablement son désir de reproduire ce plaisir fragile. Après des études de chimiste, le jeune diplômé débarque sur Paris en 1902 et achète, avec son frère Raoul, une ancienne mercerie-parfumerie qu'il nomme "Maison Caron". La providence frappe à sa porte : sa voisine n'est autre qu'une sublime et brillante jeune femme, Félicie Wanpouille, qui l'accompagnera dans sa vie privée et professionnelle jusqu'à sa mort. Elle sera une véritable source d'inspiration pour le créateur et un pilier dans les moments sombres. Leur collaboration permet à des parfums cultes, tels que "Narcisse Noir", "Pour Un Homme" ou "Ravissement" et bien d'autres encore, de voir le jour.
La réflexion perfectionniste de Caron
S'il y a bien une chose qu'Ernest Daltroff et sa compagne Félicie partagent sans retenue, c'est bel et bien ce souci de perfection dans tout ce qui peut toucher de près ou de loin à la création d'un parfum. Ernest Daltroff s'inspire très librement de ce qu'il vit, de ce qui l'entoure, des tendances, mais aussi et surtout de son intuition. C'est grâce à cette dernière qu'il décide, malgré la retenue de bien de ses congénères, de sortir un parfum dédié à la gent masculine. "Pour un homme" se veut choquant, viril et féminin à la fois. La lavande se mêle amoureusement à la vanille, toutes deux rehaussées par la force et la puissance de la fève de tonka. Le succès ne se fait pas attendre et la maison Caron est la première à proposer un jus pour ces hommes de début du siècle, qui ne se parfument que rarement, et, bien souvent, avec une vulgaire eau de Cologne.
Les parfums Caron : une constante inébranlable
La grande force de la maison Caron est sans nul doute la constance et la rigueur des deux créateurs. Ernest Daltroff sait se renouveler sans cesse en gardant malgré tout une ligne droite qu'il ne quittera jamais. Sa compagne Félicie partage cette rigueur et adopte des principes stricts qui font le succès de ses parfums : elle privilégie le mystère et le bouche à oreille à une communication de masse, qu'elle pense néfaste à plus ou moins long terme. C'est donc dans l'intimité de la petite boutique au 10, rue de la Paix à Paris, qu'elle expose et vend ses créations uniques. Viennent ensuite une pléiade de points de vente à travers le monde qui adoptent la même position.
Les flacons ne dérogent pas à la règle : souvent dessinés par Félicie en personne, ils adoptent tous les codes du luxe et de la perfection. Le cristal de Baccarat est une matière très souvent utilisée et confère à ces jus fabuleux toute leur beauté et leur suprématie.
Dans les années 1980, la boutique de l'avenue Montaigne reprend les codes de Félicie Wanpouille et d'Ernest Daltroff en présentant les plus grands parfums de chez Caron dans les fameuses fontaines, qui ajouteront une couche dorée à la gloire de ces fragrances incomparables.
La constance citée plus haut est encore valable à ce jour : le choix des matières premières privilégiant les essences naturelles rares, le travail des "petites mains" pour sceller les bouchons, la communication intimiste sont autant de principes auxquels la "Maison Caron" ne déroge pas. Impossible également de ne pas mentionner la poudre libre Caron qui reste, à ce jour, la plus fine du monde.
Le résultat, encore une fois, d'un travail et d'une recherche rigoureuse et perfectionniste.